Tout a débuté pour moi vers l'age de 13 ans environ (période qui correspondait à ma puberté). J'était normalement proportionné mais pas
athlétique, peut être avec un peu plus de gras que de muscles mais ma silouhette était très bien. En même temps que le reste se
développait dans mon corp j'ai commencé à avoir de petits seins. Ca ne ressemblait pas à une poitrine de femme mais c'était exactement
comme des seins en tout début de développement chez une jeune fille. Ca me faisait honte et je n'osais en parler. Au début je pensais que
c'était juste de la graisse mais je me suis aperçu en touchant qu'il y avait comme des petites boules à l'interieur.
Du coup ma mère m'a tout de même emmené chez le médecin pour se renseigner et s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un kiste ou d'une
tumeur quelconque. Bilan du docteur : Ca arrive souvent chez les adolescents, on peut faire des tests pour être sur mais en général ça
disparait tout seul vers 15 ans.
Me voilà bien content, j'appends que pendant au moins les 2 prochaines années de ma vie je vais avoir des seins ! En plus cette période
est très importante chez les adolescents. Et contrairement aux dires du docteur je ne voyais vraiment pas comment ces deux boules allaient
bien partir toutes seules !
Ces deux étrangers ne se sont pas développés plus que ça, ils sont restés comme deux petits seins en formation. Le gauche était un peu plus
gros que le droit. Mais pour moi ça ne changeait rien, c'était le bagne. Rien que de penser aux séances de piscines qui allaient commencer à
l'école je me sentais inférieur. Se changer devant tous mes copains dans les vestiaires était une épreuve des plus pénibles. J'hôtais mon
T-shirt au dernier moment quand tout le monde était presque déjà parti dans l'eau. Je me précipitais alors sous une douche car par chance
avec le froid mes seins paraissaient plus petits, enfin ils arrétaient de "pointer" et ça faisait un peu moins féminin.
Aprés cela j'ai du affronter l'arrivée de l'été. En hiver c'est facil, un gros pull et personne ne remarque rien, mais lorsqu'il se met à
faire chaud et que tout le monde est en T-shirt,... c'est une autre histoire. Pas moyen de compter sur la température pour les voir se
faire tout petits. Je gardais un blouson jusque début juillet malgrés les questions de tout le monde "mais tu dois crever de chaud comme
ça ?". Il y avait aussi en cours que c'était difficile. Je priais pour qu'on ne m'envoie pas au tableau devant tout le monde. Même sous un
sweat-shirt on voyait quand même bien qu'il y avait quelque chose.
Le temps passait et je commençais à prendre des habitudes, à changer mon mode de vie pour l'adapter à ce handicap en attendant mes 15 ans.
Malheureusement comme je l'avais senti, à 15 ans mes petits seins me narguaient toujours. J'avais bien sur un peu l'espoir qu'il y ait peut
être un petit décalage et que ça finisse par arriver un peu plus tard. Mais aussi bien à mes 16 ans qu'à mes 17 il ne se passait rien.
Au bout du compte j'ai passé toute mon adolescence à me sentir inférieur aux autres garçons. Il n'y a rien de pire parce que c'est à cette
époque qu'on est censé apprendre à danser, faire des soirée avec copains du lycée, sortir et affirmer son identité. Moi j'ai passé tout ce
temps à essayer de me cacher. Pas une seule aventure avec une fille jusqu'à la veille de mes 20 ans. J'ai appris à mener une double vie,
à fabriquer des faux certificats d'exemption de piscine,... Mais ces exemples ne savent pas rendre à leur juste valeur ce que je ressentais
au quotidien. Car il ne s'est pas passé un seul jour sans que je pense à mes seins, sans que je les regarde dans la glace, sous la douche ou
pointer sous mes vêtements. C'est même plus fort que ça encore. C'est à chaque instant, dans chaque situation de la vie qu'il faut se dire
"il faut que je me tienne comme ça sinon ça va se remarquer",... je choisissais même des sacs avec bretelles pour qu'en marchant dans la rue
je tienne mon sac par là afin que mon bras cache mes seins.
La première personne à qui j'en ai parlé a été une correspondante que j'avais vers 18 ans, facile à faire parce qu'on se n'était jamais
vu. Ca m'a un peu soulagé mais rien de plus. Puis ce fut au tour de ma première petite amie. Elle l'a très bien accepté. Trop bien. En fait
elle a réagit comme si je me faisais des idées, comme si ça ne se voyait pas tant que ça et que de toute façon personne ne le remarquait.
Du coup ça a renforcé ma solitude face à ce problème, je n'arrivais même pas à être compris dans cette souffrance.
A 26 ans soit plus de 13 ans aprés, j'ai vécu la moitié de ma vie avec cette douleur. Je le savais désormais depuis un moment, ça ne
partirait pas. J'ai du finir par me résigner.
Mais lors d'un voyage à l'étranger le 18 juin 2003, j'ai ressenti d'une manière encore plus pesante cette gène qui m'accompagne partout. Il
n'y avait rien de particulièrement différent d'à l'accoutumé mais psychologiquement ça a été un peu plus fort. J'étais agressif avec ma
copine à cause de ça. On en a parlé ensemble et encore une fois elle ne semblait pas comprendre mon attitude démesurée selon elle face à
ce petit inconvénient.
Et puis d'un coup, je me suis dis que je ne pouvais plus continuer comme ça, que je ne souhaitais pas subir ce poid durant toute ma vie.
Je me suis juré qu'en rentrant à Paris, je me renseignerai pour me faire opérer. Aussitôt je me suis senti mieux. Pourquoi n'y avais-je pas
pensé plus tôt ? Mon choix était fait et j'étais tellement décidé que j'en étais déjà soulagé.
Le semaine suivante, le 30 juin, j'ai tenu ma parole. Je suis allé sur internet et ne savant pas trop où regardé, j'ai tapé chirugrie esthétique
sous Google. J'ai fait une liste d'une dizaine de chirugrigen plasticiens de la région et je leur ai envoyé un email commun.
J'ai reçu 3 réponses plus ou moins complètes mais m'inquiquant toute que mon problème portait un nom : une gynecomastie (youpi je ne
suis plus seul) et qu'une opération existait. Pour aller plus loin ils me conseillent tous de prendre rendez-vous avec eux, ce que je fais
en en choisissant un parmis ceux m'ayant répondu le plus complétement possible.
L'opération aura lieu le 01 octobre 2003. Ca aura donc pris 3 mois entre ma décision et l'opération en elle-même. Durant ce temps, j'ai eu
deux rendez-vous avec le chirugrien, une mamographie et un blian hormonal histoire de tout préparer au mieux. Tout se passe assez vite, je
suis déterminé. Au total l'opération devrait me revenir à 5000 euros. Tous les détails dans la rubrique opération.
